•  

    J'aurais préféré vivre de Thierry Cohen

     

     

     

     

    Jérémy aime Victoria à la folie. Mais, cet amour n'est pas réciproque, alors, par désespoir, Jérémy va se donner la mort le 8 mai 2001, le jour de ses vingt ans...

     

    On pourrait croire à un début de roman à l'eau de rose comme tant d'autres, durant lequel les protagonistes, après de longues péripéties, se retrouveraient dans les bras l'un de l'autre. Mais c'est sans compter sur la plume habile de Thierry Cohen qui nous emmène dans une histoire pleine de rebondissements, de mystères, le tout saupoudré de suspense...

     

    En effet, ce qui pour Jérémy est le lendemain d'une tentative de suicide, est pour le reste du monde le 8 mai 2002: 1 an après ce qu'il pensait être le dernier jour de sa vie ! Il apprend alors à découvrir une nouvelle vie: SA vie... Mais comment une telle chose a-t-elle pu se produire ? Pourquoi ne se souvient-il pas de cette année écoulée alors qu'aux yeux de tous il était comme d'habitude ? Tant de questions se posent à ce héros en quête de lui-même...

     

    Le pari de l'auteur est largement réussi ! En effet, celui-ci arrive avec brio à nous tenir en haleine tout au long de son œuvre. Il nous donne une formidable leçon sur la vie, nous montrant que même si on peut toujours y mettre fin, il y a toujours de l'espoir, l'espoir de prendre sa vie en main et de la changer...

     

    Ainsi, Thierry Cohen nous fait entendre un magnifique hymne à la vie au travers de son œuvre.

     

     

     

    Eddy Goyer

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Les fabuleuses aventures d'un indien malchanceux qui devint milliardaire

    deVikas SWARUP

     

     

     

     

    Ce livre mieux connu sous le nom de Slumdog millionnaire est un livre qui raconte, comme l'indique son nom d'origine, l'histoire d'un jeune indien des rues qui gagne à un jeu télévisé « qui veut gagner un million de roupies » (la roupie étant la monnaie indienne).

     

    Cette œuvre nous permet, à nous occidentaux, de voir que toute personne a des préjugés. Par exemple un serveur ou une personne qui n'a pas fait de hautes études, ne peut répondre parfaitement à une série de questions de culture générale.

     

    Vikas SWARUP veut, par ce livre, nous faire comprendre que la culture et les connaissances que l'on possède sont acquises tout au long de notre vie grâce à toutes les expériences que l'on a pu vivre et pas uniquement grâce à l'instruction scolaire ! Un cours en classe est structuré, préparé, or la vie on la découvre au jour le jour avec son lot de surprises. Dans cette œuvre SWARUP nous montre également les bas-fonds de l'Inde et les injustices qui planent sur les personnes qui ne sont pas nées dans une bonne famille.

     

    Ce livre a été adapté en film et celui-ci a reçu huit oscars. Preuve que cette histoire est réaliste et intéresse le lecteur/spectateur.

     

     

     

    Clara Philippe

     


    votre commentaire
  •  



    Même la pluie

     

    Réalisé par Iciar Bollain

     

    Avec Gael Garcia Bernal, Luis Tocar, Carlos Aduviri ...

     

    Sorti le 05 janvier 2011

     

    Durée 1h44

     

    Espagne, France, Mexique.

     

    Ce film a remporté 3 prix dans les festivals et a été nominé 9 fois.

     

    Sur un scénario de Paul Laverty, scénariste de Ken Loach

     

     

     

    Sébastian, un jeune réalisateur, décide de tourner en Bolivie avec son producteur Costa un film sur la reconstitution de l’arrivée de Christophe Colomb et des Conquistadores en Amérique Latine. Avec un faible budget, les deux passionnés sont ravis d'employer des figurants à moindre coût. Malheureusement, tout se complique lorsqu'un des figurants entraîne la révolte contre le projet par une firme de restreindre l'accès à l'eau potable. Leur regard sur le pays change alors.

     

    Un film humaniste extrêmement bien réalisé sur des thèmes sérieux : la révolte des Indiens face aux conquistadores espagnols et la révolte de la population contre les difficultés de l'accès à l'eau courante en Bolivie.

     

    Ce que j'ai vraiment aimé dans ce film, c'est le concept « du film dans le film » avec le retour à la colonisation, le lieu, la Bolivie, l’idée qu'une équipe nous emmène là-bas pour tourner un film , avec des acteurs convaincants dont les personnages évoluent au fil de l'histoire.

     

    Ils veulent tout avoir « Même la pluie » ! Ce cri de révolte sonne juste et nous fait réfléchir : l'eau a plus de valeur que l'or !

     

    Un film humaniste, à voir absolument !

     

    Bande annonce :   http://www.youtube.com/watch?v=4E3GHKOUv7A

     
     

     

    Caroline Padra

     


    votre commentaire
  •  

                             


     We need to talk about Kevin : tu seras un monstre, mon fils !

     

    Une baie vitrée, un rideau blanc fantomatique aspiré par l'air que l'on devine frais sur la terrasse, un très léger mouvement qui perdure pendant de longues secondes... Un voile semblable à la Mort, au passé, un voile de souvenirs ? En tout cas, nous voilà emmenés dans un voyage qui met notre état moral en péril jusqu’à la fin. Mais l'ambiance que transmet l'écran à la salle nous cloue d'avance sur notre siège, et nous ne pouvons nous échapper. L'ascension vers la monstruosité même commence...

     

    Presque dix ans après les succès critiques de ses premiers films, Lynne Ramsay repeint au cinéma l'histoire tragique du roman éponyme de Lionel Shriver (Il faut qu'on parle de Kévin en VF, publié en 2003) inspirée du massacre de Columbine, le 29 avril 1999 (d'ailleurs cité dans le roman). C'est une histoire de haine entre Eva, interprétée par Tilda Swinton (Vanilla Sky, Le Monde de Narnia, L'Étrange Histoire de Benjamin Button, Burn After Reading), et son fils, Kevin, Ezra Miller (Every Day, Californication). Une histoire donc peu banale qui vire au cauchemar lorsque Kevin commet l'impensable. Du point de vue de la mère, le film est construit sur une série de flash-back qui déboussole le spectateur dès la première minute.

     

    Cette haine, Eva ne semblait pas s'y attendre, mais quand le calme quitte sa vie avec l'arrivée de Kevin, elle sent qu'un destin est déjà tout tracé pour son fils. Elle préfère le bruit, les marteaux-piqueurs d'un chantier en ville aux cris de son rejeton, lui, repousse ses approches maternelles. Tout deux se livrent une bataille qui n'aura de cesse qu'avec le coup de folie de Kevin, ruinant leurs deux vies entremêlées. En tant que mère, car c’en est véritablement une, destituée de tout honneur et de tout espoir, Tilda Swinton (Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle dans Michael Clayton) est époustouflante. Elle nous livre la meilleure performance de toute sa carrière et nous perturbe autant que nous l'admirons. Elle est un corps cassé, un visage intrigant, des yeux hypnotisants. Ezra Miller est lui aussi pourvu d'un charme incroyable, et la portée de son jeu est telle qu'on en vient presque à se demander si l'écran est une défense suffisante face au caractère démoniaque de son personnage. Un seul de ses regards nous glace le sang, nous pétrifie. L’œuvre de Shriver était entièrement portée par sa plume. Dans ce film, l'histoire n'a que peu d'importance. Les seuls piliers essentiels sont ces deux acteurs principaux qui, doués d'un talent étonnamment développé pour gêner l'assemblée par une simple démarche, une simple allure, un simple regard, lui font subir au fur et à mesure du temps l'impeccable qualité de leur jeu respectif, épuré de dialogues. Seul comble de ce silence, la musique. La bande originale est simple mais puissante. Et on se souviendra longtemps (je pense) de la séquence d'Halloween, scène en voiture (comme souvent dans le film) inquiétante semblable au clip de la chanson « Wrong » de Depeche Mode où une série de plans sombres est accompagnée par une musique plutôt guillerette d'un cynisme déplacé. Un jeu de musiques qui n'est pas sans rappeler, dans les films toujours à l'affiche, l'indéfinissable parade de la bande originale de La Guerre est Déclarée, qui donne au film toute sa vigueur.

     

    Lors de l'assaut final, Lynne Ramsay nous épargne l'atrocité triviale des mots de Shriver en jouant pleinement des procédés de son art. Elle ajoute par l'image un relief plus aigu au livre, ce qui magnifie le texte. Les deux se lient l'un à l'autre et s'embrasent mutuellement, rendant le film par la même occasion plus accessible aux personnes sensibles. Après le tragique, qu'on pourrait qualifier de point culminant de ce thriller dramatique, vient la chute, qui elle est sûrement bien plus dérangeante que toute l’œuvre visuelle dans son ensemble, chute qui montre la réapparition de l'humanité dans un monde dont on aurait pu croire qu’il en était jusqu'alors dénué. Néanmoins ceux qui n'auraient pas lu le livre seraient tentés à la fin du film de penser que cette mère découvre tout l'amour qu'elle porte à son fils lors de ce magnifique face-à-face final. Mais les plus perspicaces seront moins naïfs et s'apercevront bientôt que ce n'est pas l'amour qui est le fondement de cette histoire, car Ramsay nous livre ici, comme l'avait fait Shriver, la plus platonique des faces cachées de la vie maternelle, le devoir de soutien qui, d'ailleurs, se trouve ici sans soutien apparent d'un véritable amour.

     

    A mon sens, Lionel Shriver avait signé avec Il faut qu'on parle de Kévin le plus grand chef-d’œuvre de la littérature américaine des 20 dernières années. Lynne Ramsay nous en livre avec son film magistral, dérangeant, horrifiant, magique, une adaptation plus que satisfaisante.

     

    Antoine Houérou

     


    votre commentaire
  •  



    Chaque film de Gus Van Sant est attendu, si je puis dire, comme le Messie :  avec impatience mais aussi avec une certaine appréhension. En effet, le style de Gus Van Sant, tout en lenteur et en non-dit, plaît certainement aux amateurs de films d'art et d'essai mais a du mal à passer auprès du grand public. Ainsi, la sortie d' Harvey Milk était redoutée, car s'attaquer à la vie d'un homme politique si important dans l'histoire des droits homosexuels est, à Hollywood, assez risqué.

    Pourtant, Harvey Milk a convaincu tout le monde. Et cela se comprend. Le film, contrairement à ce que l'on a l'habitude de voir chez Gus Van Sant, n'est pas « prise de tête » : pas de plans fixes de 10 minutes, pas de caméra qui donne le mal de mer, pas de séquences sans dialogue d'une demi-heure : rien de tout ça n'est présent dans cette sorte de documentaire, et c'est un soulagement pour beaucoup. Le film se veut donc plus grand public, plus accessible, sans doute pour faire passer ce message d'espoir au plus grand nombre de personnes possible. Pour une fois, Gus Van Sant se consacre au fond et non à la forme, et retrace comme dans Last Days ou Elephant une tragédie américaine, avec la poésie mêlée de colère qui fait sa marque de fabrique

     

    Ce film retrace donc les huit dernières années de la vie de cet homme politique. Dégoûté, à 40 ans, de n'avoir « jamais rien fait », il part s'installer à San Francisco avec son compagnon et ouvre une boutique de pellicules photo. Voyant l'accueil réservé à son couple et à sa boutique dans cette ville, il se lance peu à peu dans un combat contre l'intolérance qui le mène petit à petit au pouvoir. A cette époque, en Amérique, les temps sont durs pour les gays: presque aussi durs que pour les noirs jusque dans les années 60. Des policiers écument les bars pour massacrer les premiers gays venus, des hommes sont arrêtés pour être en compagnie de leur amant, etc. Dans tout les Etats, des hommes et femmes politiques anti-homosexuels font rage, prêchant à qui veut l'entendre que tout homme homosexuel est « dépravé, déviant, détesté par Dieu... ». Face à cette homophobie grandissante, aux menaces de morts, aux chantages et aux suicides en masse de jeunes adolescent gays, Harvey Milk se lève et n’abandonne jamais son combat qui, pour tout le monde, semble perdu d'avance. Sean Penn, méritant plus que jamais sa récompense de meilleur acteur, est émouvant, drôle, et attachant comme jamais. Un film tout en espoir donc, mené par un réalisateur et des acteurs convaincus.

     

    Ce qui m'a le plus marquée dans ce film, c'est le fait que malgré ce combat commencé il y a plus de 30 ans, la cause homosexuelle est loin d'être gagnée. Les mœurs n'ont pas tellement changé, en Amérique comme ailleurs, et même si le mouvement est rejoint par de plus en plus de monde, l'homophobie et sa violence font toujours rage. Il est par exemple triste de constater que même en France, pays des droits de l'homme, à quelques mois des Présidentielles, seuls quelques candidats se sont prononcés pour le mariage homosexuel. Ce film nous rappelle donc que la lutte n'est pas finie, mais que « l'on ne peut pas vivre sans espoir ». 

     

    Maëlle PORTZER.

     

     

     

    Bande annonce du film : http://www.youtube.com/watch?v=63UGa7NiEjA

     

     

     

    P.S.du modérateur Ce film est disponible à la Bibliothèque municipale du centre-ville, rayon DVD fiction !

     


    votre commentaire