• Le prix Jean Renoir des lycéens est attribué à "César doit mourir"

     

          Le mercredi 10 avril, au Ministère de l'Education Nationale, à Paris, les élèves délégués de toutes les académies ont désigné Louis Marolleau, élève de 1ère S 2 au lycée Renan à Saint-Brieuc, pour annoncer le Prix Jean Renoir des lycéens 2012-2013. Le prix national lycéen du cinéma a été attribué au film César doit mourir de Paolo et Vittorio Taviani. En présence de Monsieur Patrick Laudet, inspecteur général de l’Éducation Nationale, Louis Marolleau a remis le prix à François Scippa-Kohn, directeur de la distribution qui représentait les frères Taviani à la cérémonie.
           Louis Marolleau a ensuite expliqué, au nom de ses pairs, les raisons qui les ont conduits à choisir ce film : "C'est le plus film le plus abouti sur le plan cinématographique. Il nous montre aussi que l'art est une forme de liberté."
           Les délibérations ont été le théâtre de débats passionnés loin de tout micro ou caméra. Les élèves réunis en commissions pendant deux journées ont eu tout le temps de défendre leurs points de vue sans intervention extérieure. C'est au terme de ce long processus que s'est imposé le choix de César doit mourir, un choix exigeant qui montre l'intérêt de lycéens passionnés pour le cinéma.


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  • Des nouvelles du prix Jean Renoir des lycéens ...

     

    La classe de 1ère S 2 sélectionnée dans l'académie de Rennes pour participer au Prix Jean Renoir vient d'élire le film qui mériterait, selon les élèves, de remporter le prix national lycéen du cinéma. Au premier tour le film Foxfire de Laurent Cantet a été plébiscité parmi une liste de huit films vus dans l'année au Club 6 au cours de séances publiques. Les élèves ont également élu les deux représentants de la classe : François Thuau et Louis Marolleau.

     

    Ce sont ces deux délégués qui iront défendre à Paris, lors des délibérations nationales le 9 et 10 avril prochain, ce choix, accompagnés de leur professeur Olivier Bernard.Le 9 avril, le jury lycéen national, constitué de deux délégués par classe, rencontrera les réalisateurs et représentants des films en compétition au cinéma La Pagode (Paris 7°). Cette rencontre sera suivie de délibérations, au terme desquelles sera choisi le lauréat du prix.  Le 10 avril à 14 heures aura lieu la remise du Prix Jean Renoir des lycéens au Ministère de l’éducation nationale, 110 rue de Grenelle.

     


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    Espoirs enflammés et souffle révolutionnaire dans une ville de l'Ontario

     

     

     

    Foxfire : confession d'un gang de filles de Laurent Cantet

     

     

     

      Si Laurent Cantet s'était fait connaître avec son long métrage Entre les murs, on peut dire que Foxfire fait de lui un expert en matière de drame où se mêlent amitié entre copines et politique.

      Foxfire : confession d'un gang de filles se déroule dans une Amérique ultra-libérale des années 1950, caractérisée par la chasse aux sorcières et les sentiments ultra-individualistes d' une Amérique du Nord en quête d'évolution, de croissance et de domination économique.

       Le film, quant à lui, est paru en 2013, et raconte les aventures d'un groupe d'adolescentes à la recherche d'un minimum de reconnaissance et de respect. Par leurs actions, certes « hors-la-loi », elles arriveront partiellement à mettre un terme à la tyrannie des hommes. Mais l'histoire de ce groupe ne se résume pas qu'aux braquages à mains armés, aux vols ou aux punitions faites aux vieux pervers libidineux. Foxfire, c'est également un long métrage traitant d'une Amérique misogyne, où seul le silence permet d'éviter les coups de son mari, et du désir de ce groupe de former une communauté à part entière, véritable alternative au capitalisme et à la mentalité puritaine et insupportable de cette Amérique des smokings et des patrons. La présence du vieil homme dans l'histoire souligne d'ailleurs l'idée du communisme, qui servira de modèles pour Legs, l'héroïne principale, dans sa quête vers l'indépendance. En effet, Foxfire se présente comme une véritable allégorie de cette idéologie communautaire ainsi que de l'URSS, avec cet effet de descente aux enfers à partir du milieu du film, lorsque les filles décident de commettre des exactions pour pouvoir survivre. Quant à la marraine de Legs et sa famille, ils sont caricaturés par Laurent Cantet, puisqu'il les présente comme des WASP républicains imbuvables et « bien pensants ». Le père, devenu le patron de Legs, est un symbole du cadre supérieur anticommuniste. Enfin, la photo de Legs à la fin du film dans le journal témoigne sûrement de son engagement dans les rangs du communisme rouge international.

       Tout ceci nous permet finalement d'affirmer que la politique occupe bel et bien une place centrale dans Foxfire.

     

    Louis Marolleau

     


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    Rengaine

     

     

    Rengaine, film de Rachid Djaïdani, est un film petit budget traitant des tensions et du racisme entre communautés en France.

     

     

     

    En effet, ce véritable Roméo et Juliette  des temps modernes raconte la liaison impossible entre Dorcy, black et chrétien, et Sabrina, musulmane d'origine nord-africaine. Le frère de Sabrina, Slimane, tentera le tout pour le tout pour empêcher ce mariage avec l'aide de ses quarante frères. Cet aspect quasi-manichéen rappelle le registre du conte, ce qui fera la force de ce projet ambitieux qui se donne des airs de documentaire. Cet attrait du conte se remarque d'ailleurs par les quarante frères de Slimane, ce qui rend l'histoire invraisemblable de ce point de vue. On pourra alors identifier Dorcy au « prince charmant » qui essaye d'épouser la « princesse » Sabrina, malgré la pression morale et physique causée par le « méchant » frère Slimane.

     

    Rengaine, c'est non seulement l'histoire d'un amour difficile, mais également une critique de l'ancrage de la religion dans les mœurs et la famille. Si Sabrina défend son droit de pouvoir vivre avec un chrétien, elle n'a de cesse de se faire harceler par son grand frère, qui la dissuade au nom des valeurs d'un islam intégriste. Rachid Djaïdani insiste alors sur ce frère envahissant pour mieux dénoncer les dérives de la religion en général vis-à-vis de la liberté de penser et de la liberté se marier avec un membre d'une autre communauté, frère qui finira par entendre raison. Dans Rengaine, tout est tourné pour nous montrer l'importance que les individus accordent à leur communauté, notamment avec cette scène où Slimane demande le soutien à l'un de ses frères policier. L'échange n'aboutit à rien, puisque son frère n'est pas de l'avis de profiter de sa situation pour en apprendre plus sur Dorcy, et met raisonnablement son statut en avant pour mieux se justifier.

     

    Le réalisateur a finalement mis neuf années pour rédiger ce scénario, certes basé sur la critique des traditions, mais également sur la critique des inégalités entre hommes et femmes et des discriminations à l'égard des ethnies, des jeunes des cités ou des homosexuels. Sabrina n'est que l'un des nombreux « procédés utilisés » pour représenter cette société machiste et misogyne à la française. Il ne s'agit pas ici de montrer du doigt la population des cités mais bien l'ensemble de la société à l'égard de la misogynie, et de disserter sur les grandes questions de la France dans le domaine social, sur ces individus des milieux défavorisés mal considérés, avec l'exemple dans le film de cet étudiant, gavé de préjugés, qui questionne les jeunes du 93, le problème de l'homophobie, avec ce frère qui raisonne Slimane ...

     

    Pour conclure, on peut dire que Rengaine nous montre bien que, quelles que soient les populations, qu'elles soient d'origines nord-africaines, africaines, européennes, etc., le racisme est un fléau qui ne cesse de torturer les mœurs et les esprits...

     

    Louis Marolleau

     

     

     Rachid Djaïdini fait ici le choix de filmer la caméra sur l'épaule ce qui donne ce côté « tremblant » de l'image. Cette décision peut déplaire aux spectateurs car le résultat peut être assez désagréable pour l’œil et donne parfois le tournis. Néanmoins, il est aisé de comprendre le choix du réalisateur qui, par manque de moyen sans doute, si ce n'est par l'absence totale de moyen, ne peut se permettre de faire apparaître des figurants ou bien des lieux dans lesquels il n'aurait pas l'autorisation de tourner.

     

    Ainsi, la caméra se concentre principalement sur le buste et le visage des acteurs ce qui permet d'être au plus près de l'histoire et du jeu talentueux des acteurs. Cela renforce le côté vraisemblable et réaliste de cette fiction : les gros plans plongent littéralement le spectateur au cœur de l'histoire des deux amants et de leur entourage. Le film est transformé en une scène de vie, proche de nous, un témoignage de notre époque.

     

    Le côté cohérent, bien ficelé, et réaliste apporté par cette manière de filmer rachète donc l'image parfois « moche » et le mouvement « vomitif » de la caméra.

     

    François Thuau

     

     

     


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    La vierge, les coptes et moi de Namir Abdel Messeeh (N.A.M.)

    "La vierge, les coptes et moi"

     

    Entre documentaire et film intimiste

     

    Le personnage principal du film, Namir, voyage jusqu’à son Egypte natale pour les besoins de son film. Le scénario est basé sur l’apparition de la vierge au sein de la communauté copte d’Egypte et Namir va interviewer les passants pour récolter des informations sur ce qui s’est réellement passé. Cependant, la réelle motivation de Namir est de revoir sa famille et de la faire participer à son long-métrage. On peut voir, à travers ce film, les conditions de vie des habitants, leurs coutumes et les paysages égyptiens. Cela souligne d’un côté l’aspect “reportage” mais aussi l’aspect “documentaire” du film.

     

    Dans ce film tourné caméra à l’épaule, le réalisateur veut faire percevoir au spectateur un aspect réaliste, intimiste du film. En effet, on s’imagine être aux côtés de l’acteur, qui est aussi le réalisateur, durant ses voyages en camionnette ou durant la visite de son village natal, ce qui est un procédé souvent utilisé pour que le spectateur s’identifie à la scène, ainsi que pour rapprocher le réalisateur et le spectateur.

     

    Cette méthode de tournage peut s’expliquer par le budget relativement faible du film. Cette méthode peut aussi résulter d’un acte volontaire du réalisateur qui voulait montrer qu’il est possible de faire un film avec peu de moyens. Ici la beauté du film n’est pas vraiment le scénario mais plutôt la façon de faire découvrir un pays aux spectateurs ainsi que la façon de présenter la famille.

     

    Un film sur le cinéma

     

    Lors d’une interview accordée à Libération, Namir Abdel Messeeh avoue cette difficulté à le financer : « On a parfois beaucoup souffert, pour être franc, essentiellement à cause du manque de moyens financiers ».  N.A.M. décrit aussi les conditions de tournage simples : « Nous étions trois, un cameraman chef-opérateur, un ingénieur du son, et moi. L'équipe ne parlait pas arabe, et mes cousins ont servi de renfort de temps en temps, comme on peut le voir dans le film. J’oublie ma mère qui était le quatrième membre de l'équipe ! »

     

    On peut parler de La Vierge, les Coptes et Moi comme un film “dans le film”. En effet, le scénario est basé sur les difficultés à faire du cinéma dans les conditions énoncées précédemment. De ce fait, les personnages se mettent à parler du tournage du film que les spectateurs sont eux-mêmes en train de regarder. C’est une illusion propre au septième art, où le réalisateur peut se permettre de mentir et de jouer avec les attentes du spectateur. Par exemple, l’une des scènes marquantes du film, où l’on assiste à l’apparition de la vierge, illustre bien cette “magie” du cinéma car cette apparition mystique et miraculeuse est mise en scène de toute pièce et est fabriquée à partir de simples trucages à la manière de Méliès. Cela provoque l’amusement du spectateur et l’émerveillement des gens du village qui assistent à la projection en plein air de la scène.

     

    Laporte Quentin , Balliot Mathis et Briand Thomas

     

     

     

     

    le personnage de la mère

     

    On peut dire que ce film est une œuvre qui fait vrai par l’authenticité et la spontanéité des personnages : la famille égyptienne, leurs vies, leurs rires, leurs interactions sont réelles.

     

    Parmi ces personnages, nous allons nous intéresser au personnage de la mère de Namir. La mère est une personne réelle qui devient un véritable personnage du film : il y a certaines scène elle ne savait pas qu’elle était filmée, comme la scène où ils se voient sur skype, scène volée mais spontanée. Au début, la mère est négative à propos de ce projet et elle ne veut pas apparaître dans le film. De plus elle refuse que sa famille égyptienne apparaisse car elle ne voit pas l’intérêt de les montrer à l’écran. Ses répliques sont filmées, enregistrées sans son accord et sans qu’elle s’en aperçoive. Elle est rentrée malgré elle dans le film. Namir décide d’impliquer sa mère en tant que personne réelle car jamais elle n’aurait accepté de jouer un rôle : « Je ne savais pas que j’étais un personnage du film ».

     

    La mère devient alors un personnage comique par sa franchise et sa spontanéité (par exemple le passage « C’est un film de merde », c’est sa vraie pensée, pas une réplique écrite à l’avance). On constate que les relations entre Namir et sa mère ne sont pas toujours évidentes. Ce film est touchant car il raconte une véritable histoire de famille : Namir est « abandonné » par sa mère partie en France lorsqu’il était très jeune (de 0 à 2 ans), ce qui explique la relation profonde entre Namir et son village (veine intimiste du film).

     

    Cependant, il arrive que la mère réelle devienne un personnage inventé : « Mais il y a des moments très mis en scène (…) il y a des scènes ou elle est totalement actrice. Je lui ai dit : « je veux filmer ça, tu vas dire ça » (…) Et elle jouait parfaitement le jeu. » (d’après le témoignage de Namir Abdel Messeeh , le réalisateur du film) .

     

    GUEGUEN Capucine ; MAZEAU Pauline ; LE GRUIEC Alice ; CHATELAIS Clotilde

     

     

     


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