• Le jeudi 6 décembre, à 17h15, à l'Amphithéâtre du Lycée Renan,
    Conférence de Monsieur Bertrand Vibert, Maître de conférences à l'Université de Grenoble, qui présentera l'oeuvre d'Auguste Villiers de l'Isle-Adam (écrivain né à St Brieuc en 1838).
    Conférence ouverte au public : venez nombreux pour découvrir l'oeuvre de celui que son meilleur ami, Stéphane Mallarmé, présentait comme un génie. Il dédie son oeuvre "aux rêveurs, aux railleurs" (en épigraphe de son roman L'Eve future)...


    votre commentaire
  •  

     - Un mort ?

     Un gentil garçon semblant à peine sorti de l'adolescence - il vient d'avoir vingt-deux ans - écarquille ses grands yeux :

    - Quoi ? Vouloir que j'ordonne, pour cette nuit, l'assassinat d'un convalescent surpris en plein sommeil ? Mais vous n'y pensez pas, ma mère ! Et puis quel homme, l'amiral de  Coligny que j'appelle "mon père". Jamais je ne scellerai cet édit !

     


                1560, année où Charles IX, fils de la régente Catherine de Médicis monte sur le trône. 
    Jusqu'en 1574, ce fils descendant d’une des plus prestigieuses lignées italiennes règne sur le royaume de France. Ce jeune roi, à peine sorti de l’adolescence, ne laissera sans  doute pas un souvenir heureux à ce pays, car il a ordonné, en août 1572, le sinistre massacre, tristement connu, de la Saint-Barthélemy. Echo de la lutte qui oppose catholiques et protestants huguenots durant plusieurs siècles, le carnage de la nuit du 25 août, jour de la Saint Barthélemy, horrifie l'Europe. Prêt à y voir la bienheureuse  volonté de Dieu ou d’une toute autre puissance divine, le Pape Grégoire XIII s’oppose grandement au mariage ordonné par Catherine de Médicis entre sa fille Marguerite de  Valois dite « La Reine Margaux » et le souverain huguenot Henri de Navarre, futur Henri  IV. A cette époque, Charles IX n'a que 22 ans. C'est donc sa mère, la  redoutable Catherine de Médicis qui manie d’un main de fer, recouverte d'un gant de soie, la royauté française à travers ses différents enfants. En les utilisant tout au long de sa vie pour assouvir sa soif de pouvoir, elle manigancera dans le dos de sa  nombreuse descendance pour ainsi les laisser victimes de ses propres actes. Elle est à l'origine de la décision prise par Charles d’assassiner Gaspard de Coligny, élément déclencheur du massacre du 25 août, et ainsi stopper l’entrée des huguenots dans le concile royal.

     Jean Teulé raconte cette horrifiante chute dans les abîmes d’un jeune roi, qui, accablé  par le poids de sa faute, sombrera dans une folie qui le conduira en quelques mois à la  maladie et au trépas. Dans Charly 9, au titre volontairement déplacé et à la couverture sanguinolente, l’auteur raconte l’histoire, d’une manière pertinente, d’un jeune roi perdu au milieu d’esprits malsains et cupides, faisant la joie de tout lecteur passionné par cette période de l’Histoire. Avec une pointe pathétique, ce livre a pour but de faire écho au titre royal entaché de ce piètre souverain. Ce livre est à lire avec du recul et un ancrage bien actuel pour ne pas non plus tomber dans un sentimentalisme lié au personnage principal.

     Tom Burlot


    votre commentaire
  •  

    La société de consolation – Jérémie Lefebvre

     

           Dans tout jeu vidéo qui se respecte, il y a au moins trois ingrédients : un décor futuriste – ou pas!– des personnages ayant pour objectif de changer le monde, de le rendre meilleur et des méchants auxquels il faut s'opposer pour s'imposer. Dans le roman de Jérémie Lefebvre, il y a ces trois éléments et beaucoup d'autres. En effet, c'est à un scénario qui ressemble à celui d'un jeu d'apprentissage que nous sommes confrontés quand nous commençons la lecture du livre. Le jeune Daniel Golse, poursuivi par les huissiers, est embauché par la société Cardinal Multimedia Universal Computer Games, qui occupe à Levallois un immeuble cossu de 15 étages, et en franchit la porte un beau matin de février 1997. Il intègre l'équipe Neptune et croit comprendre qu'il doit contribuer à la réalisation d'un nouveau jeu. Mais petit à petit, l'objectif devient flou et le narrateur se rend progressivement compte qu'il a été embauché, comme le reste de son équipe, pour donner une caution culturelle et artistique à CM France : ils constituent une équipe de « vrais créatifs », pour faire de la « recherche pure » sur un projet « non encore déterminé » mais « de haute qualité ». Le problème, c'est que leur rôle n'est pas celui des héros mais plutôt celui de figurants lettrés à qui on demande une chose puis son contraire et surtout de faire « joli » dans ce monde des « enfants heureux » pétri de références régressives à l'univers de l'île aux enfants et autres dessins animés des années 80. Sois belle et tais-toi, et surtout reste immature !, c'est la devise imposée à l'équipe Neptune qui n'a plus rien des attributs guerriers du dieu romain dont elle porte le nom ! Dès lors, c'est une suite de journées interminables qui attendent le personnage principal, journées qu'il va tenter d'occuper et d'égayer par des discussions à la cafétéria, des mails à double sens échangés entre deux étages, des saynètes improvisées et jouées sans fin avec ses camarades d'infortune. Notre « héros » se dissout dans le café soluble et la grenadine. Mais, ce monde « comme si » comporte aussi ses méchants : chacun a les siens ce qui complique la tâche. Pour les dirigeants, ce serait plutôt le code du travail et ces foutues « 35 heures » : « c'est un truc conçu par des vieux pour des vieux ». C'est vrai que dans le monde des enfants heureux, on ne plaint ni sa peine ni ses heures tant le projet est innovant et créatif. Les bureaux sont occupés jusqu'à pas d'heure et la grande majorité des salariés n'a guère le temps d'avoir une vie après le travail. Dans chaque équipe, les petits chefs trouvent leurs boucs émissaires et c'est une série d'intimidations ou de harcèlements qui égayent le quotidien des cousins de Casimir et de Mlle Julie. Société de consolation ou de désolation plutôt ?

        Parce qu'il refuse la servitude volontaire et qu'il croit que l'humanité doit se caractériser par une certaine volonté d'émancipation, Daniel, accompagné de Sandrine, Anne et Lise, va proposer un autre jeu et d'autres règles : celui du syndicat virtuel auprès duquel chacun peut témoigner de ses véritables conditions de travail. Le logo est le même que celui de CM mais derrière l'étiquette, il y a le vrai monde des travailleurs en lutte contre une société injuste et barbare.

             Qu'adviendra-t-il des enfants heureux qui le sont de moins en moins ? Sauront-ils prendre en main les manettes du jeu ?

          D'une lecture facile et agréable, ce récit sait utiliser toutes les ressources de la fiction pour rendre son message plus digeste tout en demandant à ses lecteurs d'être des joueurs actifs et inspirés, de passer au deuxième niveau de jeu et de refuser d'être ensorcelé par les sirènes d'une pseudo-modernité...

            Jérémie Lefebvre a été accueilli au lycée Renan dans le cadre d'une résidence d'écriture à la maison Louis Guilloux aux mois de novembre, décembre et janvier. Vous pouvez lire les travaux des élèves produits durant les ateliers d'écriture qu'il a animés sur ce blog : http://chezjeremie.free.fr/stbrieuc

     

    Sonia BERNARD-TOSSER.

     

    http://data0.eklablog.com/olivier-bernard68/mod_article43306151_4f53cf937c994.jpg http://data0.eklablog.com/olivier-bernard68/mod_article43306151_4f53d05a172c9.jpg


    1 commentaire
  •  

     

    Lost in Translation de Sofia Coppola

    C'est très agréablement surprise que je persiste à être après le visionnement (enfin) de Lost in Translation, film de 2003, de Sofia Coppola.

    Lost in translation de Sofia Coppola

     

           Le charme de ce film lent et qui ne mène en fin de compte nulle part réside dans sa simplicité et son intensité. Il retrace avec une B.O. pleine de légèreté l'histoire d'un célèbre acteur (joué par Bill Murray) et d'une jeune fille (jouée par Scarlett Johansson) américains se rencontrant à Tokyo, tous deux perdus dans l'ennui. C'est avec brio que Sofia Coppola parvient à nous révéler des personnages très attachants, deux êtres très simples mais dont l'esprit est rempli de réflexions philosophiques. Les plans, les lieux sont souvent les mêmes, ce qui ne déroute pas le spectateur, et le laisse au fur et à mesure de plus en plus proche de ce couple. On apprécie également les fines touches d'humour, notamment en rapport avec la langue japonaise. Ce qui a fait l'unanimité auprès des critiques reste tout de même le jeu d'acteur qui est primordial ici puisqu'il n'y a que celui-ci qui constitue l'action, et les deux acteurs sont à la hauteur (ce rôle a d'ailleurs valu une nomination aux Oscars dans la catégorie du meilleur acteur pour Bill Murray).

     

    Bref, vous l'aurez compris, je vous conseille grandement de voir ce film !

     

    Coline Morin

     

     

     

     

     

    P.S. du modérateur : ce film est disponible à la Bibliothèque municipale de Saint-Brieuc (cote FF LOS) ! Pour les thèmes musicaux, Sofia Coppola a travaillé avec Brian Reitzell, qui joue de la batterie pour le groupe Air. C'est d'ailleurs cette formation qui a composé la bande originale de Virgin suicides, le précédent long métrage de la cinéaste.

     


    votre commentaire
  • « Something's coming up... »

          

         Aaron s'est fait connaître à travers son 1er album  Artificial Animals Riding On Neverland  paru en janvier 2007, teinté de mélodie pop et d'un univers mélancolique émouvant, mais également par une de leurs chansons les plus célèbres « lili U'turn » qu'a empruntée P. Lioret dans son film Je vais bien ne t'en fais pas. Leurs principales influences sont Radiohead et Leonard Cohen. Et c'est pour dire... le niveau est élevé.

        Birds in the storm (les oiseaux dans la tempête), ce nouvel opus sorti en 2010, semble légèrement moins mélancolique, malgré les airs romantiques et spontanés qu'il dégage. Ce nouvel album est un appel au voyage, rien qu'en observant la pochette de l'album et son contenu d'images de paysages … telle une feuille portée par le vent. Comment apprécier cet album ? En l'écoutant un jour de pluie sans personne autour de soi, afin de profiter de chaque son et de la voix de Simon Buret.

         Parmi les chansons les plus touchantes; « Rise », une rêverie solitaire, accentuée de regrets, que l'on peut observer à travers les paroles « You're just a ghost and I am real... ». Mais parfois, les airs sont dotés d'une mélodie plus rock, comme « Waiting for the wind to come », offrant un mélange de styles à cet opus.
    Birds in the storm marque une évolution d'ambiance, c'est un album envoûtant, avec « Seeds of gold », un message d'espoir, le premier extrait proposé au grand public.
          

         12 titres de délicatesse dont on se passe rarement lorsqu'on y a « goûté ». Ce groupe français très prometteur utilise la langue de Shakespeare afin de transmettre son message, cela semble fonctionner, et l'on pourrait en faire l'éloge encore longtemps. A écouter en live, les frissons sont d'autant plus forts...

                                   

    Chloé Gouriou


    votre commentaire