• « E-polar » au lycée

    Les élèves de 2nde 7 et 8 mènent, dans le cadre de l’ Accompagnement Personnalisé, en français, un projet baptisé « e-polar » avec une classe de 2nde du lycée Henri Avril de Lamballe.

    Ce projet a pour but de créer un prix et de participer à un festival annuel («Noir sur la ville»), de développer la lecture de romans policiers, romans noirs, polars, de favoriser l’écriture grâce à l’écriture numérique, de produire un blog, de produire une écriture collaborative entre un auteur.

    Les livres sélectionnés sont :

    Hafed Benotman, Eboueur sur échafaud, Rivages Noir

    Craig Johnson, Little bird, Gallmeister Totem

    Marin Ledun, Luz, rat Noir Syros

    Jean-Bernard Pouy, Colère du présent (Baleine)

    Serge Quadruppani, J’ai jeté mon portable , Rat Noir Syros

     

    Vous pouvez découvrir leur blog en cliquant sur les liens suivants :

    Þle blog de la classe du lycée Henri Avril

    https://noirsurlapage.wordpress.com/

     

     

     

    Þle blog de la seconde 7 du lycée Renan 

    http://epolarmatuer.wordpress.com/2012/12/04/

     

     

     

     

    Þ le blog de la seconde 8 du lycée Renan

    http://seriallecteurs.wordpress.com/

     

            

        Un jury indépendant a décerné le prix du meilleur blog à « Epolarmatuer », blog de la 2nde 7. Félicitations aux élèves de 2nde 7 !

    C’est donc l’auteur primé par cette classe, Hafed Benotman, qui aura le plaisir de participer à l’écriture collaborative d’un récit sur le principe du Pecha Kucha ( 20 images - ou « slides » -  accompagnées d’un texte oralisé, vingt secondes à l’écran pour chaque image, 6 minutes quarante l’ensemble).

    Nous sommes heureux d’annoncer dès maintenant la présence dans nos murs d’Hafed Benotman en mai pour rencontrer les élèves des trois classes.


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    Rengaine

     

     

    Rengaine, film de Rachid Djaïdani, est un film petit budget traitant des tensions et du racisme entre communautés en France.

     

     

     

    En effet, ce véritable Roméo et Juliette  des temps modernes raconte la liaison impossible entre Dorcy, black et chrétien, et Sabrina, musulmane d'origine nord-africaine. Le frère de Sabrina, Slimane, tentera le tout pour le tout pour empêcher ce mariage avec l'aide de ses quarante frères. Cet aspect quasi-manichéen rappelle le registre du conte, ce qui fera la force de ce projet ambitieux qui se donne des airs de documentaire. Cet attrait du conte se remarque d'ailleurs par les quarante frères de Slimane, ce qui rend l'histoire invraisemblable de ce point de vue. On pourra alors identifier Dorcy au « prince charmant » qui essaye d'épouser la « princesse » Sabrina, malgré la pression morale et physique causée par le « méchant » frère Slimane.

     

    Rengaine, c'est non seulement l'histoire d'un amour difficile, mais également une critique de l'ancrage de la religion dans les mœurs et la famille. Si Sabrina défend son droit de pouvoir vivre avec un chrétien, elle n'a de cesse de se faire harceler par son grand frère, qui la dissuade au nom des valeurs d'un islam intégriste. Rachid Djaïdani insiste alors sur ce frère envahissant pour mieux dénoncer les dérives de la religion en général vis-à-vis de la liberté de penser et de la liberté se marier avec un membre d'une autre communauté, frère qui finira par entendre raison. Dans Rengaine, tout est tourné pour nous montrer l'importance que les individus accordent à leur communauté, notamment avec cette scène où Slimane demande le soutien à l'un de ses frères policier. L'échange n'aboutit à rien, puisque son frère n'est pas de l'avis de profiter de sa situation pour en apprendre plus sur Dorcy, et met raisonnablement son statut en avant pour mieux se justifier.

     

    Le réalisateur a finalement mis neuf années pour rédiger ce scénario, certes basé sur la critique des traditions, mais également sur la critique des inégalités entre hommes et femmes et des discriminations à l'égard des ethnies, des jeunes des cités ou des homosexuels. Sabrina n'est que l'un des nombreux « procédés utilisés » pour représenter cette société machiste et misogyne à la française. Il ne s'agit pas ici de montrer du doigt la population des cités mais bien l'ensemble de la société à l'égard de la misogynie, et de disserter sur les grandes questions de la France dans le domaine social, sur ces individus des milieux défavorisés mal considérés, avec l'exemple dans le film de cet étudiant, gavé de préjugés, qui questionne les jeunes du 93, le problème de l'homophobie, avec ce frère qui raisonne Slimane ...

     

    Pour conclure, on peut dire que Rengaine nous montre bien que, quelles que soient les populations, qu'elles soient d'origines nord-africaines, africaines, européennes, etc., le racisme est un fléau qui ne cesse de torturer les mœurs et les esprits...

     

    Louis Marolleau

     

     

     Rachid Djaïdini fait ici le choix de filmer la caméra sur l'épaule ce qui donne ce côté « tremblant » de l'image. Cette décision peut déplaire aux spectateurs car le résultat peut être assez désagréable pour l’œil et donne parfois le tournis. Néanmoins, il est aisé de comprendre le choix du réalisateur qui, par manque de moyen sans doute, si ce n'est par l'absence totale de moyen, ne peut se permettre de faire apparaître des figurants ou bien des lieux dans lesquels il n'aurait pas l'autorisation de tourner.

     

    Ainsi, la caméra se concentre principalement sur le buste et le visage des acteurs ce qui permet d'être au plus près de l'histoire et du jeu talentueux des acteurs. Cela renforce le côté vraisemblable et réaliste de cette fiction : les gros plans plongent littéralement le spectateur au cœur de l'histoire des deux amants et de leur entourage. Le film est transformé en une scène de vie, proche de nous, un témoignage de notre époque.

     

    Le côté cohérent, bien ficelé, et réaliste apporté par cette manière de filmer rachète donc l'image parfois « moche » et le mouvement « vomitif » de la caméra.

     

    François Thuau

     

     

     


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    La vierge, les coptes et moi de Namir Abdel Messeeh (N.A.M.)

    "La vierge, les coptes et moi"

     

    Entre documentaire et film intimiste

     

    Le personnage principal du film, Namir, voyage jusqu’à son Egypte natale pour les besoins de son film. Le scénario est basé sur l’apparition de la vierge au sein de la communauté copte d’Egypte et Namir va interviewer les passants pour récolter des informations sur ce qui s’est réellement passé. Cependant, la réelle motivation de Namir est de revoir sa famille et de la faire participer à son long-métrage. On peut voir, à travers ce film, les conditions de vie des habitants, leurs coutumes et les paysages égyptiens. Cela souligne d’un côté l’aspect “reportage” mais aussi l’aspect “documentaire” du film.

     

    Dans ce film tourné caméra à l’épaule, le réalisateur veut faire percevoir au spectateur un aspect réaliste, intimiste du film. En effet, on s’imagine être aux côtés de l’acteur, qui est aussi le réalisateur, durant ses voyages en camionnette ou durant la visite de son village natal, ce qui est un procédé souvent utilisé pour que le spectateur s’identifie à la scène, ainsi que pour rapprocher le réalisateur et le spectateur.

     

    Cette méthode de tournage peut s’expliquer par le budget relativement faible du film. Cette méthode peut aussi résulter d’un acte volontaire du réalisateur qui voulait montrer qu’il est possible de faire un film avec peu de moyens. Ici la beauté du film n’est pas vraiment le scénario mais plutôt la façon de faire découvrir un pays aux spectateurs ainsi que la façon de présenter la famille.

     

    Un film sur le cinéma

     

    Lors d’une interview accordée à Libération, Namir Abdel Messeeh avoue cette difficulté à le financer : « On a parfois beaucoup souffert, pour être franc, essentiellement à cause du manque de moyens financiers ».  N.A.M. décrit aussi les conditions de tournage simples : « Nous étions trois, un cameraman chef-opérateur, un ingénieur du son, et moi. L'équipe ne parlait pas arabe, et mes cousins ont servi de renfort de temps en temps, comme on peut le voir dans le film. J’oublie ma mère qui était le quatrième membre de l'équipe ! »

     

    On peut parler de La Vierge, les Coptes et Moi comme un film “dans le film”. En effet, le scénario est basé sur les difficultés à faire du cinéma dans les conditions énoncées précédemment. De ce fait, les personnages se mettent à parler du tournage du film que les spectateurs sont eux-mêmes en train de regarder. C’est une illusion propre au septième art, où le réalisateur peut se permettre de mentir et de jouer avec les attentes du spectateur. Par exemple, l’une des scènes marquantes du film, où l’on assiste à l’apparition de la vierge, illustre bien cette “magie” du cinéma car cette apparition mystique et miraculeuse est mise en scène de toute pièce et est fabriquée à partir de simples trucages à la manière de Méliès. Cela provoque l’amusement du spectateur et l’émerveillement des gens du village qui assistent à la projection en plein air de la scène.

     

    Laporte Quentin , Balliot Mathis et Briand Thomas

     

     

     

     

    le personnage de la mère

     

    On peut dire que ce film est une œuvre qui fait vrai par l’authenticité et la spontanéité des personnages : la famille égyptienne, leurs vies, leurs rires, leurs interactions sont réelles.

     

    Parmi ces personnages, nous allons nous intéresser au personnage de la mère de Namir. La mère est une personne réelle qui devient un véritable personnage du film : il y a certaines scène elle ne savait pas qu’elle était filmée, comme la scène où ils se voient sur skype, scène volée mais spontanée. Au début, la mère est négative à propos de ce projet et elle ne veut pas apparaître dans le film. De plus elle refuse que sa famille égyptienne apparaisse car elle ne voit pas l’intérêt de les montrer à l’écran. Ses répliques sont filmées, enregistrées sans son accord et sans qu’elle s’en aperçoive. Elle est rentrée malgré elle dans le film. Namir décide d’impliquer sa mère en tant que personne réelle car jamais elle n’aurait accepté de jouer un rôle : « Je ne savais pas que j’étais un personnage du film ».

     

    La mère devient alors un personnage comique par sa franchise et sa spontanéité (par exemple le passage « C’est un film de merde », c’est sa vraie pensée, pas une réplique écrite à l’avance). On constate que les relations entre Namir et sa mère ne sont pas toujours évidentes. Ce film est touchant car il raconte une véritable histoire de famille : Namir est « abandonné » par sa mère partie en France lorsqu’il était très jeune (de 0 à 2 ans), ce qui explique la relation profonde entre Namir et son village (veine intimiste du film).

     

    Cependant, il arrive que la mère réelle devienne un personnage inventé : « Mais il y a des moments très mis en scène (…) il y a des scènes ou elle est totalement actrice. Je lui ai dit : « je veux filmer ça, tu vas dire ça » (…) Et elle jouait parfaitement le jeu. » (d’après le témoignage de Namir Abdel Messeeh , le réalisateur du film) .

     

    GUEGUEN Capucine ; MAZEAU Pauline ; LE GRUIEC Alice ; CHATELAIS Clotilde

     

     

     


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    Emilien et Louis MAROLLEAU, Rémi COSSON, Pierre BALQUET

     

    Analyse filmique de Camille redouble  de Noemi Lvovsky, 2011

     

     

    Quels sont les effets de sens de ce retour dans le passé ?

     

    I] L'importance du temps

     

    1° Un retour inexplicable dans les « eighties »

     

    La fête, l'alcool, le nouvel An ? Quelle explication pourrait-on donner au retour de Camille, quadragénaire, interprétée par Noemi Lvosvky, dans les années 80, époque où elle n'était encore que lycéenne ? Dans Camille redouble, les événements s'enchaînent à toute vitesse, se précipitent, et les éléments se confondent pour laisser place à un mystère : par quels moyens Camille est-elle parvenue à voyager dans le temps en restant telle qu'elle est ?

     

    Le spectateur est alors plongé dans un récit à la fois étrange, intriguant, mais aussi passionnant, voire surréaliste. Ses anciennes camarades de classe, ses musiques, ses anciens professeurs... Tout paraît authentique, du décor aux personnages secondaires de ce passé. Seule Camille est témoin de ce bizarre incident. Ce passage du XXIe siècle à sa jeunesse, lorsqu'elle était âgée de 16 ans, s'apparente à un film ou une cassette que l'on rembobine, bien que Camille ne rajeunisse pas lors de ce passage.

     

    Au début du long-métrage, l'aventure peut donc être interprétée de deux manières : est-ce un événement incroyable mais bien réel, ou est-ce simplement un rêve de la part de notre protagoniste ?

     

    2° Une émotion redoublée de la part de Camille

     

    On peut ensuite affirmer que Camille, en plus d'être spectatrice de ce voyage dans le temps, en sait long sur le cheminement des événements du récit. En effet, ceux-ci se déroulent comme elle les a connus durant son adolescence, du décès de sa mère à sa liaison avec Eric, son futur ex-mari ( le concept est difficile à saisir), en passant par la révolte dans le cours de français ou encore les répétitions de théâtre encadrées par un professeur hystérique (Amalric quand tu nous tiens).

     

    Ce retour s'affiche pour Camille comme une occasion de retrouver et de ressentir à nouveau d'anciennes sensations comme chérir ses parents, retrouver son lycée ou empêcher sa relation avec Eric (Samir Guesmi), avec qui elle divorcera en 2008. Relation s'accompagnant du rejet et des déclarations successives de non-amour de la part de notre héroïne, ainsi que de l'incompréhension de son futur amant... Le regard de Camille change, évolue, elle fait davantage preuve de tolérance, de respect et d'affection à l’égard de ses parents, en particulier vis-à-vis de sa mère ( Yolande Moreau no comment) à la voix douce et paisible. L'héroïne retrouve alors son bonheur perdu et ce voyage lui permettra d'en garder une trace, notamment avec l'utilisation d'une cassette pour enregistrer la voix de sa mère. Ce n'est pas ici le désir de recréer l'histoire qui donne un effet poétique, mais bien le seul désir [de Camille] de retrouver une dernière fois tous ces éléments, bien qu'elle puisse les anticiper, on assiste ici à un travail de la réalisatrice sur la nostalgie du temps perdu.

     

    3°La cassette, seule trace de ce passage dans le temps

     

    L'enregistrement de la voix de la mère sur une cassette marquera enfin un temps dans la réalisation : comme un instant figé dans le passé, elle permettra à Camille de conserver ce moments de bonheur, mais également de répondre aux questions du spectateur : le genre du film est enfin décidable. En effet, seul ce moment où Camille retrouve sa cassette dans ses affaires, après être revenue dans le présent, nous indique que notre quadragénaire parisienne n'a pas rêvé ni déliré, mais a bien vécu une aventure extraordinaire et magique . La cassette, seule trace de son voyage connote l'idée générale du film qu'est ce désir humain de vouloir rembobiner le cours du temps, pour y redessiner son parcours personnel. De plus, elle indique que le film pourrait finalement s'apparenter au genre du fantastique. Celui-ci ne se base alors pas sur quelque chose de rationnel à l'égard de cette aventure puisque même le professeur de physique, qui a alors vieilli, ne peut donner une explication logique, un raisonnement scientifique ou même une démonstration à propos de ce voyage dans le temps.

     


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  • Dans le cadre des soirées "Un jeudi, un écrivain chez Louis Guilloux", Le jeudi 22 novembre , Mathieu Larnaudie présentera Les Effondrés  (Actes Sud, 2010), à 18h30. Cette rencontre est gratuite et ouverte à tous.

     

    Mathieu Larnaudie à la maison Louis Guilloux

     

    Quatrième de couverture
    Ils occupent, dans le monde de l'argent, du business ou de la politique, des places dominantes lorsque survient à l'automne 2008 ce violent séisme qu'on appellera : crise. Aussitôt certains vacillent, s'effondrent, passent aux aveux, disparaissent ou se suicident, tandis que d'autres, au sommet des Etats, font rempart de leurs discours, explications, plans de sauvetage, remèdes en tout genre. Qu'ont-ils en commun ? - D'avoir contemplé l'inimaginable. Car, quoi qu'il en soit aujourd'hui de leur rétablissement, c'est bien le dogme de la fin de l'Histoire qui, avec leur sacro-saint libéralisme, a mordu la poussière. Ni récit catastrophe ni roman social sur la France d'en bas, Les Effondrés saisit quelques personnalités fameuses (ou fictives) dans l'inexorable débâcle de leur édifice idéologique. Il y a certes un peu d'insolence à confronter ainsi littérature et faillite de leur dogme. Et beaucoup d'ironie dans cette "immortalisation" de leurs bien fâcheuses postures...


    Et son dernier livre :

    Mathieu Larnaudie à la maison Louis Guilloux

     

    Mathieu Larnaudie codirige également la revue et les éditions Inculte.

     

     


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