• « Something's coming up... »

          

         Aaron s'est fait connaître à travers son 1er album  Artificial Animals Riding On Neverland  paru en janvier 2007, teinté de mélodie pop et d'un univers mélancolique émouvant, mais également par une de leurs chansons les plus célèbres « lili U'turn » qu'a empruntée P. Lioret dans son film Je vais bien ne t'en fais pas. Leurs principales influences sont Radiohead et Leonard Cohen. Et c'est pour dire... le niveau est élevé.

        Birds in the storm (les oiseaux dans la tempête), ce nouvel opus sorti en 2010, semble légèrement moins mélancolique, malgré les airs romantiques et spontanés qu'il dégage. Ce nouvel album est un appel au voyage, rien qu'en observant la pochette de l'album et son contenu d'images de paysages … telle une feuille portée par le vent. Comment apprécier cet album ? En l'écoutant un jour de pluie sans personne autour de soi, afin de profiter de chaque son et de la voix de Simon Buret.

         Parmi les chansons les plus touchantes; « Rise », une rêverie solitaire, accentuée de regrets, que l'on peut observer à travers les paroles « You're just a ghost and I am real... ». Mais parfois, les airs sont dotés d'une mélodie plus rock, comme « Waiting for the wind to come », offrant un mélange de styles à cet opus.
    Birds in the storm marque une évolution d'ambiance, c'est un album envoûtant, avec « Seeds of gold », un message d'espoir, le premier extrait proposé au grand public.
          

         12 titres de délicatesse dont on se passe rarement lorsqu'on y a « goûté ». Ce groupe français très prometteur utilise la langue de Shakespeare afin de transmettre son message, cela semble fonctionner, et l'on pourrait en faire l'éloge encore longtemps. A écouter en live, les frissons sont d'autant plus forts...

                                   

    Chloé Gouriou


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    The Wall de Pink Floyd

     

     

     

    Pink Floyd a été, dès sa création dans les années 60, considéré comme une référence du rock progressif et psychédélique. Avec plusieurs millions de ventes à son palmarès, le groupe est encore aujourd'hui, grâce à d'excellents albums comme The Dark side of the Moon, Wish you were here et The Wall, élevé au statut de groupe culte. Ces trois derniers titres font d'ailleurs partie d'un ensemble de quatre albums souvent cités par les fans comme les quatre meilleurs de la formation (avec Animals).

     

    Même si ces quatre albums figurent parmi mes préférés, un se distingue des autres, non pas sur l'aspect musical, qui est irréprochable dans chaque cas, mais sur le fil conducteur autour duquel s'articule une véritable histoire, un opéra. Cet album est The Wall. Il met en scène la vie d'un personnage du nom de Pink. Ce dernier rencontre tout au long de sa vie de nombreuses expériences négatives, et chacune ajoute « another brick in the wall », un mur imaginaire qu'il se bâtit lui-même afin de pouvoir supporter ces épreuves (mort de son père, enseignants tyranniques...).

     

    Il s'isole, à tel point qu'il se met totalement en marge de la société, et perd tout ce qu'il a de plus cher : sa femme, ses amis, son statut de star du rock. Pour lui, tout humain est « another brick in the wall », une potentielle nouvelle brique dans son mur, puisqu'il pense que cette rencontre l’amènera de toute façon à une nouvelle déconvenue. Dans « Goodbye cruel world », Pink achève son mur imaginaire, ce qu'il regrettera dans la chanson suivante (« Hey you »). Seulement, il réalise qu'il est trop tard, qu'il n'y a aucune issue dans ce mur, et que son état mental se dégrade.

     

    Le plan musical est assez nouveau pour les Pink Floyd, puisque le rock progressif, caractérisé par de longues mais excellentes parties instrumentales (« Shine on your crazy diamond », « Echoes »), est remplacé par de courts morceaux chantés. Même si cette formule diffère de la « patte » révolutionnaire qu'avait été ce style principalement introduit par Syd Barrett et Roger Waters, fondateurs du groupe,  ensuite relayé par David Gilmour, quelques uns des plus grands succès du groupe (« Comfortably Numb », « Another Brick in the wall », « Hey you ») se trouvent sur cet album. Et ceci est justifié, puisque celui-ci reste et restera un chef-d’œuvre du rock.

     

    L'album a d'ailleurs été adapté en film par Alan Parker, et a pour particularité le manque total de paroles, la bande son étant uniquement composée de titres du groupe. C'est également une excellente œuvre qui nous permet de mieux comprendre la signification de l'album.

     

    Benjamin Pécheu

     


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    Arnaud Catherine, Florent Marchet, Frère animal, CD 19 titres, 56 mn, Verticales / Phase deux, 2008

    L'écrivain Arnaud Catherine (voir son livre Sweet home, 2005, "Folio" Gallimard) et le chanteur Florent Marchet (voir son album Couchevel, 2010) ont produit en 2008 un roman musical original, l'histoire de l'usine SINOC, Société Industrielle Nautique d'Objets Culbuto. Comme dans un roman, le récit commence par planter le décor : "Ouverture", "Vous êtes bien chez SINOC", "Voici la Mère" sont les trois premiers titres sur les 19 de l'album. Le ton est donné : entre fantaisie et ironie, la charge contre l'esprit d'entreprise, dans ses formes anciennes du capitalisme parternaliste jusqu'à son discours néolibéral actuel, fait mouche sans être trop pesante. Puis apparaît le personnage principal autour de qui la trame narrative est tressée : Thibaut est un fils d'ouvrier qui refuse de finir à l'usine SINOC comme son père et ses camarades de classe. Le plaisir qu'on éprouve en écoutant cet album procède sans doute de son côté "variété pop", dans sa musique et dans son rythme, allié à un roman social très critique :

     

    Mon père avait dit : "Tu crois ? Que j'aime mon métier ? Je n'ai que ça. Mais c'est déjà une chance !" Il avait dit : "Tes livres. Toujours tes livres." Parfois il rentrait dans des colères noires. Il s'emparait d'un bouquin et m'assénait un coup sur le crâne. Il m'aime, mon père. Mais je sais bien ce que ça signifiait, de me frapper le crâne avec ces putains de livres qui ne servent à rien et ne mènent nulle part, ça signifiait : tu nous échapperas pas, tu resteras des nôtres, tu n'iras pas avec les bourgeois, tu ne trahiras pas. (XV, "Mon beau casier", 4,41)

     

    Mettre en paroles et musiques des sujets comme "Journée portes ouvertes 1" (IV) ou bien "Fiche de recrutement" (XI) n'est pas si commun dans la variété française "pop", c'est surtout très drôle, comme "La chanson du DRH" dont on peut voir le clip : http://www.youtube.com/watch?v=sLXSOjG8mJ0 . Bien sûr, avec Florent Marchet, tout cela finit très mal mais c'est toujours jubilatoire. Comme un grand coup de pied dans la fourmilière !

     

     

     


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